Définition de SOIGNEUX, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : soi-gneû, gneû-z' ; du temps de Richelet, la prononciation était soi-nieux

DÉFINITIONS

1
Qui met du soin, de l'attention à ce qu'il fait. Un ouvrier, un domestique soigneux.
A-t-il eu près de vous un plus soigneux agent ?
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. IV, 2
2
Qui range, qui ménage les objets d'usage, de service.
Je suis fâché qu'elle ne soit pas soigneuse ; c'est un défaut auquel on fait trop peu d'attention
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Ad. et Th. t. II, p. 146, dans POUGENS
3
Qui prend soin, souci de quelque chose.
Il avait été malpropre toute sa vie ; mais l'amour, qui fait de plus grands miracles, le rendit soigneux de sa personne sur la fin de ses jours
de Paul SCARRON dans Rom. com. I, 19
Madame, soigneuse de se former sur le vrai
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Duch. d'Orl.
Vous êtes si soigneuses d'orner vos corps, vous usez pour cela de tant d'artifices
de Louis BOURDALOUE dans Myst. Très saint sacrem.
Aussi soigneux désormais de me faire oublier, que j'avais été autrefois curieux de faire parler de moi
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Disc. sur la sat. XI
Cette cour.... à ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire
de Jean RACINE dans Bérén. II, 2
Que Pharnace m'offense, il offre à ma colère Un rival dès longtemps soigneux de me déplaire
de Jean RACINE dans Mithr. II, 3
Le peuple de Dieu qui habitait cette terre sainte, peu soigneux de l'alliance de ses pères...
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Panégyr. saint Bernard.
Il était économe et soigneux de son bien
de André CHÉNIER dans Fable.
4
En parlant des choses, qui est fait avec soin. De soigneuses recherches.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et ce me fait vivre amoureux Et desireux D'estre songneux De manoir adès en plaisance
de JUBINAL dans Contes, etc. t. II, p. 192
Or soiez bien soigneuse de son respassement [de la réconforter]
dans Berte, XLVII
2
XVe s.
Soit roys songneus de son regne garder ; Ses barons doit et prodommes chierir
de Eustache DESCHAMPS dans Gouvern. des rois.
3
XVIe s.
Jugeants que soigneux de leurs affaires privées, ils le seroient des publicques
de Michel de MONTAIGNE dans II, 9
La delicatesse y est à fuyr [à table], et le soigneux triage du vin
de Michel de MONTAIGNE dans II, 15
Personnage serviable, soigneux de faire plaisir, et secourable
de Jacques AMYOT dans Crass. 15

ÉTYMOLOGIE

1
Soin ; provenç. sognos.

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